Saint Claude La Colombière
Claude La Colombière, troisième enfant du notaire Bertrand La Colombière et Marguerite Coindat, naquit le 2 février 1641 à St Symphorien d'Ozon, Sa maison natale est l'actuelle salle de l'Harmonie.
La famille s'étant déplacée à Vienne (France), Claude y fit ses premières études, qu'il compléta ensuite à Lyon. C'est alors qu'il se sentit appelé à la vie religieuse dans la Compagnie de Jésus (les Jésuites).En 1666 il est envoyé à Paris pour étudier la Théologie au Collège de Clermont ; il reçoit à la même époque une charge de haute responsabilité. Sa compétence notoire pour les études d'humanités, unie à des dons exquis de prudence et de finesse, amènent les Supérieurs à le choisir comme précepteur des fils de Colbert, Ministre des Finances de Louis XIV.
Ses études terminées et ordonné prêtre, il retourne de nouveau à Lyon. Il y est professeur pendant quelques temps, et se consacre ensuite entièrement à la prédication et à la direction de la Congrégation Mariale.
La prédication de Claude La Colombière se distingue surtout par sa solidité et sa profondeur ; il ne se perd pas en idées vagues, mais s'adresse avec à-propos à son auditoire. Son inspiration évangélique a le pouvoir de transmettre à tous, sérénité et confiance en Dieu. Le 2 février 1675 il fait sa Profession solennelle et est nommé Supérieur du Collège de Paray-le-Monial. On en trouve l'explication dans le fait que les Supérieurs savaient qu'au Monastère de la Visitation une humble religieuse, Marguerite Marie Alacoque, à laquelle le Seigneur révélait les trésors de son Cœur, vivait dans une angoissante incertitude ; elle attendait que le Seigneur lui-même accomplisse sa promesse de lui envoyer son "fidèle serviteur et parfait ami", qui l'aurait aidée à réaliser la mission à laquelle il la destinait : manifester au monde les richesses insondables de son amour.
Après un an et demi de séjour à Paray, en 1676, le Père la Colombière part pour Londres, où il vient d'être nommé prédicateur de la Duchesse d'York ; ministère très délicat, étant donné les événements religieux qui agitaient l'Angleterre.
En plus des sermons qu'il prononce dans la chapelle et la direction spirituelle, orale et écrite, à laquelle il se livre, Claude peut consacrer du temps à instruire solidement dans la vraie foi plusieurs personnes qui avaient abandonné l’Église romaine. Même au cœur des plus grands dangers, il a la consolation de voir plusieurs conversions, au point d'avouer, après un an : "Je pourrais écrire un livre sur la miséricorde dont Dieu m'a rendu témoin depuis que je suis ici".
Un travail si intense et un climat pernicieux eurent raison de sa santé ; des symptômes d'une grave affection pulmonaire commencèrent à se manifester. Cependant Claude continua courageusement son genre de vie. A la fin de 1678, il fut arrêté à l'improviste sous l'accusation calomnieuse de complot papiste. Après deux jours, on l'enferma dans la sinistre prison de King's Bench, où il resta trois semaines, en proie à de graves privations, jusqu'à ce qu'un décret royal lui signifiât son expulsion d'Angleterre.
Toutes ses souffrances rendirent encore plus précaire son état de santé, qui ne fit qu'empirer à son retour en France. Pendant l'été 1681, déjà très gravement atteint, il fut renvoyé à Paray. Et le 15 février 1682, premier dimanche du Carême il fut pris d'un crachement de sang qui mit fin à ses jours, à 41 ans.
Le Pape Pie XI a béatifié Claude La Colombière le 16 juin 1929. Jean-Paul II l'a canonisé par le 31 mai 1992.
Son charisme, d'après Sœur Marguerite Marie Alacoque, fut d'élever les âmes à Dieu, en suivant le chemin de l'amour et de la miséricorde que le Christ nous révèle dans l’Évangile.
Voici quelques phrases de St Claude.
“Sacré Cœur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en Vous... Enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre Amour, duquel vous m’avez inspiré le désir..."
"Méditant sur l’amour de Dieu, il écrit : “... Dieu est dans toutes ses créatures; il est tout ce qu’il y a de bon en elles ; il nous fait tout le bien que nous recevons d’elles.."
“Autant qu’Il est grand, Dieu est bon et miséricordieux. C’est un abîme de grandeur, il est vrai; mais aussi, c’est un abîme de Miséricorde. Voilà ce qui me ranime à espérer, à oser m’approcher de Lui pour parler à Lui."
"Dieu est parfait en tout sens... Il est sage, prudent, fidèle, bon, libéral, beau, doux, ne méprisant rien de tout ce qu’Il a créé, faisant cas de nous, nous gouvernant avec douceur et même avec respect, patient... Il a tout ce que nous aimons dans les créatures; tout est réuni en Lui, et pour toujours..."
Le Cœur de Jésus nous fait aussi découvrir la Charité de Jésus souffrant qu’il faut imiter : “Prenons les sentiments de ce Cœur tendre et généreux ; faisons résolution d’aimer les pauvres, de retrancher quelque chose de nos plaisirs. Si les riches faisaient cela, tout le monde dînerait, personne ne manquerait de pain, on ne mettrait pas de très honnêtes personnes en prison faute d’avoir de quoi payer le lit où elles se couchent ; car Messieurs, il y a des misères de toutes ces manières...”
Dans ses méditations Claude contemple la Patience de Jésus :
“Entrons dans le Cœur du Fils de Dieu, et voyons quelle est sa disposition à l’égard de ses ennemis :
- Il les excuse. Ce cœur plein de bonté s’attache plutôt à ce qui diminue le péché qu’à ce qui les rend coupables.
- Il est touché de compassion.
- Il est touché d’amour à leur égard, il prie pour eux..."